L’environnement et la formation, voies de coopération euro-méditerranéenne

Invités le 5 février 2020 sur le salon Euromaritime à débattre des perspectives et coopération portuaire euro-méditerranéennes, les représentants de Medlink Ports et de Medports Association, qui fédère 24 ports de Méditerranée, ont évoqué la nécessité de relever ensemble les défis environnementaux. Des sujets consensuels dont l’aboutissement serait la création d’une zone à faible émission de soufre en Méditerranée en 2024 et à l’électrification des quais ferries et croisière à La Goulette.

Alors que les ports français ont vu, ces derniers mois, leurs trafics s’évader vers les ports concurrents de Méditerranée et du Range nord, que Toulon a perdu DFDS au profit de Sète grâce à la capacité de celui-ci à proposer une offre multimodale, la coopération interportuaire a visiblement trouvé sa voie sur le thème de l’environnement et de la formation. Invités le 5 février 2020 sur le salon Euromaritime à débattre des perspectives et coopération portuaire euro-méditerranéennes, les représentants de Medlink Ports et de Medports Association, qui fédère 24 ports de Méditerranée, ont évoqué la nécessité de relever ensemble les défis environnementaux.

« Toulon est bon sur l’hydrogène, Marseille sur le courant de quai, Nice a des compétences sur la grande plaisance », résume Jean-Claude Gayssot, président du port de Sète et de l’association Medlink Ports. Cependant, pour Jean-Christophe Baudouin, délégué interministériel pour le développement de l’axe logistique Méditerranée-Rhône-Saône : « La coopération doit aller plus loin que l’échange de bonnes pratiques. Les ports doivent avoir une vraie stratégie ferroviaire notamment vis-à-vis de la Commission européenne dans le cadre des aides ».

Jean-Claude Gayssot, qui au passage ne s’est pas privé de rappeler que DFDS a choisi Sète pour son offre ferroviaire, a annoncé lors de cette conférence sa volonté d’adhérer à Medports.

Aller plus loin qu’un partage de bonnes pratiques

L’association Medports, créée en juin 2018 et organisée en sept comités de travail, souhaite tenir un séminaire portant sur la création d’une zone à faible émission de soufre en Méditerranée. « La convention de Barcelone a adopté en 2019 une déclaration sur la mise en place d’une zone Seca. Le dossier pourrait être présenté en 2022 pour un classement en 2024. Ceci implique des navires avec une émission de soufre de 0,1 % de soufre, du courant de quai pour les ferries », explique le secrétaire général du port de Marseille-Fos Stéphane Reiche, également trésorier de Medports. Ainsi, dans le cadre du transfert de la gare internationale de la Joliettte au Cap Janet en 2021, le port de Marseille espère bien parvenir à convaincre les compagnies de ferries de se connecter au courant de quai. Un dossier traité en parallèle au Sud de la Méditerranée. « Nous allons débuter par les quais croisières à La Goulette dont le terminal vient d’être confié à MSC Croisières. Nous travaillons également pour que les ferries Carthage et Tanit puissent se brancher à l’électricité lors des escales », souligne Ezzedine Kacem, président fondateur du Cluster maritime Tunisien.

Coopération scientifique sur l’économie bleue

Ezzedine Kacem a également insisté sur la coopération franco-tunisienne dans le cadre du projet de création du port en eaux profondes d’Enfidha. Un projet, maintes fois retardé, voué à devenir un hub de transbordement en Méditerranée.

« Nous avons reçu six offres, quatre françaises, une d’un groupe chinois et une d’un groupe américain. Nous travaillons avec la France pour qu’elle remporte le marché. Il faut un port global pour arrêter la progression chinoise en Afrique », a-t-il affirmé tout en rappelant qu’Enfidha permettrait un accès vers le Mali et le Niger. Enfidha disposera de 1 200 mètres linéaires de quai à conteneurs et 1 100 mètres linéaires pour la manutention des  marchandises diverses. Il sera adossé à une zone de 3 000 ha d’activités logistique d’une capacité de 20 millions de conteneurs.

La collaboration passe également par la création de l’Institut méditerranéen de formation aux métiers maritimes de Tunis qui s’est traduit par un accompagnement de l’AFPA des équipes managériales, la création de référentiels métiers de la logistique portuaire et des ports de plaisance entre 2010 et 2015.

L’Afpa, qui copréside le groupe de travail « attractivité, emploi et formation » du Cluster maritime français devrait s’engager en juin 2020 dans une nouvelle coopération franco-tunisienne. «  Nous allons lancer une coopération scientifique sur l’économie bleue. L’objectif étant de collaborer entre les ports ouest méditerranéens et les pays africains sur la biodiversité, la préservation des fonds marins », a indiqué Ezzedine Kacem. La formation s’avère être également le sujet de prédilection de Medports avec la mise en place d’un réseau de formation aux métiers de la mer décidé en juin 2009 lors du sommet des Deux Rives qui s’est tenu à Marseille.  

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